Révolution interne

La révolution interne

"C'est une chose d'être libre et une autre d'avoir la liberté".

Celui qui erre toujours dans les mêmes situations, cherchant à assouvir ses désirs encore et encore, est-il libre ? Celui qui a des peurs et des insécurités est-il libre ? Qu'en est-il du vicieux ? Qu'en est-il de l'individu qui est incapable de maîtriser un accès de colère ? Est-il un être libre ?

Ils possèdent tous, nous possédons tous, la faculté de la liberté. Au quotidien, nous ne sommes pas privés de choisir ce que nous voulons. Nous avons donc un libre arbitre. Mais est-ce synonyme d'être des individus libres ?

Nos chaînes sont internes. Il n'y a rien d'extérieur qui puisse nous lier si, en nous, il n'y a pas son analogie, sa correspondance. Rien ne se passe face à un insulteur si, en nous, il n'y a pas de réponse à son attaque.

Toutes nos décisions, toutes nos créations, toutes nos actions... commencent à l'intérieur. Là, dans ce monde aussi vaste qu'énigmatique pour nous. Cet univers personnel dont nous ne savons pratiquement rien. Et pourtant, quelle importance. Si toutes les manifestations extérieures en découlent, qu'est-ce que le monde que nous voyons si ce n'est le résultat de celui que nous ne voyons pas ? Celui que nous ressentons, celui qui nous conduit d'un lieu à un autre, d'une circonstance à une autre, sans savoir comment ni pourquoi... seulement en obéissant.

Sommes-nous maîtres de notre propre vie, sommes-nous maîtres, avec volonté et détermination, de la direction que prend notre existence, ou les vents extérieurs ont-ils fait de nous des créatures inconstantes qui réagissent à chaque stimulus sans véritable contrôle ?

Une simple question peut répondre à cette interrogation : sommes-nous capables d'arrêter l'épidémie de grippe aviaire ? penser à tout moment ?

La réponse est négative. Nous ne sommes pas maîtres de nous-mêmes. Nous ne sommes pas les seigneurs et les maîtres de cette maison habitée. Nous la possédons, rien de plus, ainsi que la liberté de décider ce qui est le meilleur ou le pire pour elle. Mais, influencé par des forces inconnues, notre jugement est conditionné, nous ne sommes ni libres ni objectifs dans nos décisions.

Pour cela, il faut une révolution.

La révolution est une rébellion, un soulèvement contre un ordre établi, contre une forme qui a été imposée à quelque chose ou à quelqu'un.

Pourquoi chercher à l'extérieur ces conflits et ces formes contre lesquelles se rebeller, si l'origine de tout cela se trouve dans ce monde intérieur dont nous ne savons rien ? Ce monde dans lequel nous sommes des aveugles avec de bonnes intentions, errant sans but. Ce monde qui a besoin d'une révolution qui le libère de tous ces liens que nos coutumes, notre propre ordre établi, ont générés dans notre existence au fil du temps et des circonstances.

Tous les systèmes qui nous lient à nos insécurités, à nos envies effrénées, à nos imprécisions, à nos défauts et à nos souffrances ne viennent pas de l'extérieur, mais de notre propre monde intérieur. Ce que nous voyons à l'extérieur n'est que la manifestation de ce qui existe à l'intérieur. Qui d'autre que nous compose ce monde brisé ? Qui, par son existence, rend le monde meilleur ou pire ?

Nous sommes les seuls à pouvoir nous libérer de nos propres chaînes. Personne ne peut le faire seul. Mais pour cela, il faut d'abord savoir que nous sommes enchaînés... et que c'est nous qui détenons la clé qui déverrouille tous les cadenas.

Si l'individu est libre intérieurement, aucune prison ne peut lui ôter sa liberté.

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